Il y a 10 ans, la Chaire Hydro’Like était inaugurée à Grenoble par Alstom Renewable Power (racheté depuis par General Electric) et la Fondation Grenoble INP, pour développer des machines hydrauliques compatibles avec les nouveaux besoins en matière d’énergies. Depuis, beaucoup de chemin a été parcouru et les acteurs de cette Chaire ont tenu à présenter leurs avancées ce jeudi 23 février 2023 au sein de Grenoble INP – Ense³, UGA.
C’est un anniversaire qui se fête. Voilà 10 ans que la chaire Hydro’Like a été lancée à Grenoble permettant des avancées technologiques significatives grâce à cette collaboration entre General Electric Renewable Energy (anciennement Alstom Renewable Power) et la Fondation Grenoble INP. Les acteurs de ce projet ont donc tenu à présenter leurs résultats ce jeudi 23 février dans l’après-midi au sein de l’école Grenoble INP – Ense³.
L’enjeu de cette Chaire était et est toujours d’actualité : « Avec le développement massif des sources d’énergie intermittentes que sont l’éolien et le solaire, nous avons besoin d’un système tampon qui puisse stocker de l’énergie en période de surproduction et fournir rapidement de l’électricité en cas de baisse de la production. Et ce système tampon, c’est l’hydraulique », résume Bernard Ugnon-Coussioz, directeur de la Fondation Grenoble INP.
L’objectif de cette Chaire était donc de développer des machines hydrauliques et notamment des turbines, capables d’être flexibles, c’est-à-dire, de ralentir, s’arrêter et repartir, tout en étant fiables. Mais pour atteindre cette flexibilité beaucoup de challenges se posaient aux hydrauliciens.
Ce sont donc cinq laboratoires et trois écoles de Grenoble INP – UGA qui ont été impliqués dans cette Chaire pour répondre à ces enjeux. « Ce qui fait le succès de notre Chaire, c’est qu’elle a su mélanger toutes les communautés scientifiques, car l’innovation se fait à l’interface de toutes les spécialités », précise Olivier Métais, titulaire de la Chaire et professeur à Grenoble INP.
En utilisant des outils innovants comme la modélisation numérique, du calcul haute-performance ou l’intelligence artificielle (IA) dans une science plutôt « traditionnelle », les membres de la Chaire ont obtenu des résultats significatifs, permettant un gain de performance et de rentabilité sur les machines hydrauliques.
Et ces avancées ont eu lieu dans les quatre axes stratégiques qui avaient été préalablement définis.
Dans la cavitation et les matériaux, grâce notamment aux travaux dirigés par Marc Fivel, directeur de recherche CNRS au laboratoire SIMaP et de Sylvain Gaudion, consulting engineer material et science chez GE Hydro.
Dans la fabrication additive, avec des recherches de Frédéric Vignat, enseignant-chercheur au laboratoire G-SCOP and Guillaume Rudelle, chef de produit chez GE Hydro.
Dans la simulation numérique des instabilités hydrodynamiques avec le travail de Guillaume Balarac, Professeur des Universités au LEGI and Claire Segoufin, Experte Calcul Hydraulique chez GE Hydro.
Ainsi que dans le data mining et machine learning, dont étaient chargés Didier Georges Professeur des Universités au GIPSA-Lab et Pedro Dias Deep Learning Engineer chez GE Hydro.
Le logiciel Yales2, un logiciel commun entre les universités et les entreprises, et le transfert technologique de l’IA vers des outils industriels utilisés de façon quotidienne sont « les plus grandes percées de cette Chaire », estime son titulaire. « Nous avons réalisé avec succès le transfert technologique de l’université vers l’entreprise », se réjouit-il.
Mais cela ne s’arrête pas là pour ce professeur de Grenoble INP : « Une Chaire c’est un effet de levier, c’est la création d’une dynamique et Hydro’Like a été exemplaire pour ça. Elle a permis de démarrer d’autres projets notamment plus de dix thèses, une vingtaine de post-doctorats, le lancement d’une chaire industrielle et un projet « Innov’Hydro ».
Pour Pierre Leroy, responsable des calculs spéciaux chez GE Hydro et président du comité de pilotage de la Chaire, le premier résultat est « avant tout humain avec de nombreuses compétences et connaissances développées par les étudiants qui ont été amenés à travailler sur ces sujets et qui se sont parfaitement adaptés à nos équipes ».
Des avancées qui permettent donc de faire face à l’un des plus grands défis de l’humanité de produire une énergie propre et qui « s’inscrit pleinement dans les valeurs portées par les écoles de Grenoble INP », conclut Pierre Benech, administrateur général de Grenoble INP – UGA.