Le projet Etu’Deuil, initié par Christine Lefrou et soutenu financièrement par la Fondation OCIRP et l’UDIMEC, a présenté ses premiers résultats lors de la journée d’études interdisciplinaire « Deuil et aidance : des vulnérabilités émergentes dans l’espace scolaire et universitaire ? », organisée au CNAM le 23 mai 2024.
Cette journée d’études avait pour objectif de mettre en lumière les recherches portant sur le vécu des jeunes aidants et endeuillés dans le cadre scolaire et universitaire, ainsi que les impacts de leur situation sur leur parcours académique. Elle a offert une plateforme précieuse pour échanger sur des initiatives similaires et dialoguer avec des acteurs pionniers dans ce domaine.
Christine Lefrou, Enseignante-chercheuse à Grenoble INP – UGA et porteuse du projet Etu’Deuil, a partagé les résultats de son expérimentation menée à Grenoble INP – Phelma, UGA. L’accent a été mis en particulier sur une des expériences menées au cours de cette année universitaire : écouter systématiquement tous les étudiants demandant une absence pour des raisons personnelles telles que des obsèques, la fin de vie d’un proche, ou l’aide à un proche gravement malade ou handicapé. Depuis le lancement du projet, 45 étudiants ont bénéficié de cette écoute attentive. Parmi eux, près des deux tiers étaient concernés par une situation de fin de vie d’un proche et un quart par une situation d’aidance, parfois ponctuelle. La majorité de ces étudiants a pu bénéficier de jours d’absence justifiée dans un cadre flexible, et 9 d’entre eux se sont vu proposer des aménagements scolaires significatifs, tels que la dispense de mobilité internationale ou d’ECTS.
Martin Julier-Costes, docteur en sociologie et chercheur associé au laboratoire PACTE de l’UGA, a présenté un bilan provisoire basé sur huit entretiens semi-directifs avec des étudiants endeuillés. Il a relevé deux particularités : la majorité des étudiants interrogés sont des hommes, et la majorité ont perdu un grand-parent, souvent leur premier deuil marquant. Les résultats préliminaires suggèrent que si ces étudiants parviennent à passer leurs examens et assister aux cours obligatoires, ils attendent relativement peu de soutien de leur entourage scolaire (personnel ou camarades), préférant alors s’appuyer sur leurs ressources extérieures. Dans l’autre cas, ils apprécient d’être accompagnés et orientés vers les personnes compétentes.
Ces premiers résultats mettent en lumière l’importance d’un soutien adapté pour les étudiants confrontés au deuil et à l’aidance, et ouvrent la voie à des discussions sur les meilleures pratiques pour les accompagner dans leur parcours académique.
Pour visionner la présentation Etu’Deuil, allez dans la deuxième partie du replay, à partir de 41 minute 40.