Entretien avec Candice REY, ingénieure de recherche au sein de la Chaire Cellulose Valley

Candice Rey a intégré la Cellulose Valley Chair en tant qu’ingénieure de recherche en mai 2023. Depuis son arrivée, elle a contribué à de nombreux projets et a récemment supervisé le déploiement du concours étudiant CELLENGE, visant à développer des solutions de packaging en cellulose. Nous l’avons rencontrée pour à apprendre davantage.

Quel a été ton parcours avant d’intégrer la chaire Cellulose Valley ?

J’ai d’abord obtenu une licence et un master en génie des procédés et mécaniques des fluides à l’Université Grenoble-Alpes. Je n’ai donc pas fait d’école d’ingénieur et je ne connaissais pas le monde papetier à ce moment-là. Suite à mon master, j’ai fait une thèse en génie des procédés et c’est lors de celle-ci que j’ai eu ma première approche avec la cellulose. Ensuite, j’ai fait une année un post-doctorat sur un autre procédé qui faisait aussi intervenir la cellulose, mais plus orienté vers le biomédical. Après ce post-doc, j’ai travaillé 3 ans dans une entreprise du domaine de la filtration industrielle avant d’intégrer la Chaire Cellulose Valley.

Comment as-tu connu et intégré la chaire Cellulose Valley ?

J’ai découvert Cellulose Valley par LinkedIn, en suivant les publications de Julien BRAS. Je connaissais également d’autres personnes qui travaillaient dans la recherche sur le thème de la cellulose et qui m’ont parlé de cette chaire. J’ai toujours été attirée par le sujet, car il s’agit d’une matière première issue de la nature, avec laquelle on peut faire énormément de chose permettant d’améliorer le quotidien et de protéger l’environnement. J’ai donc intégré Cellulose Valley en mai 2023 en tant qu’ingénieure de recherche.

Peux-tu nous parler de ton rôle au sein de la chaire ?

Mon rôle au sein de la chaire est de coordonner et d’encadrer les projets de preuve de concept, que nous mettons en place chaque année. Ces preuves de concept sont des prototypes d’emballages en cellulose. À cette période de l’année, je fais également le lien entre nos recherches et nos partenaires industriels. Je me charge de valoriser les résultats obtenus à travers des veilles bibliographiques et rapports annuels que nous partageons à nos partenaires. Ma mission concerne également la diffusion du savoir au sujet de la cellulose, notamment à travers le développement d’un Serious Game, et CELLENGE, un concours d’innovation lancé cette année pour la première fois. Enfin, mon rôle est aussi de veiller à l’empreinte carbone de la chaire.

Cette année, la chaire a lancé le challenge étudiant CELLENGE. Quels sont les objectifs de celui-ci ?

Le but de CELLENGE est de solliciter la créativité des participants en répondant aux enjeux environnementaux actuels. L’objectif est d’imaginer et de développer un packaging rigide et recyclable, composé d’au moins 80 % de cellulose. Ce concours est ouvert à tous les étudiants, quel que soit leur domaine d’étude.

Quels conseils donnerais-tu aux équipes qui envisagent de participer à CELLENGE ?

Je leur conseille de se lancer ! Ce sont les petites idées qui mènent vers de grandes avancées. Je les encourage à former une équipe pluridisciplinaire, et à ne pas hésiter de contacter des experts ou professionnel dans le domaine.

Cellulose Valley était présente lors du salon Tech and Fest les 1ers et 2 février 2024. Comment s’est déroulée votre participation à cet événement ?

Très bien ! Nous avons eu l’occasion d’échanger avec beaucoup de visiteurs et de présenter nos preuves de concept afin de montrer le potentiel de la cellulose. Le premier jour, nous avons rencontré beaucoup d’industriels qui travaillent de près ou de loin avec le packaging et qui recherchent des alternatives aux emballages plastiques. Le deuxième jour, nous avons rencontré un public plus varié, notamment des étudiants et des familles, qui étaient là pour leur culture personnelle.

Quel a été le projet ou la réalisation qui t’a le plus marquée depuis ton arrivée dans la chaire Cellulose Valley ?

Chaque preuve de concept me rend particulièrement fière de participer à des projets qui montrent des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Je suis également ravie de pouvoir proposer un concours d’innovation aux étudiants, CELLENGE, qui leur permet de travailler en autonomie, fonder leur équipe et mettre en œuvre leur propre projet. Je trouve que c’est une super expérience professionnelle pour eux, qui leur permet de se familiariser avec la gestion d’un projet.

Quel message voudrais-tu faire passer aux femmes qui envisagent une carrière scientifique ?

Je voudrais leur dire de croire en leur capacité et de ne pas s’arrêter aux premiers obstacles ! Il n’y a pas qu’un seul chemin qui mène vers les sciences, plusieurs voies sont possibles. Je pense qu’il faut saisir les opportunités, se faire confiance et dépasser les aprioris. La science n’a pas de genre !

J’aimerais terminer cet échange avec cette citation de Rachel Carson, une célèbre biologiste et militante écologiste américaine :  « La science ne se limite pas aux laboratoires et aux équations ; c’est une façon de voir et de comprendre le monde, et ses merveilles sont accessibles à tous. »

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