Marion Thomas, élève-ingénieure en 2e année à Grenoble INP – Génie industriel, est une jeune sportive de haut niveau, membre de l’équipe de France senior d’escalade sur glace. Elle revient sur sa saison, et quelle saison !
Peux-tu faire un bilan de cette saison ?
« Suite à une grosse remise en question en fin de saison dernière, j’ai effectué un long travail mental avec l’aide de quatre personnes : Jonathan Bel Legroux (préparateur mental et hypnose), Stéphanie Prêtat (sophrologue, professeur de Xi-chong et formatrice process communication), Jonathan Reynard (énergéticien sur Grenoble) et mon kiné François Soulier afin d’identifier ce que je cherchais en pratiquant ce sport en compétition. Pour réussir, on se doit de mettre beaucoup d’intentions et d’engagement au quotidien. Mais pour ça, il faut savoir pourquoi on le fait, et quelles valeurs y sont associées. Une fois ces valeurs identifiées, ma motivation intrinsèque est devenue indestructible et j’ai eu sans cesse envie d’aller pousser un peu plus loin.
Cela s’est tout de suite senti, j’étais beaucoup plus efficace à l’entraînement, et j’arrivais en Coupe du Monde avec l’envie de me « challenger » et de jouer avec le mur et les voies proposées par les ouvreurs. Je termine la saison avec 5 finales mondiales en difficulté, un podium sur la Coupe du Monde de Denver en vitesse et un podium sur chaque Coupe d’Europe en difficulté. Actuellement 6e mondiale en vitesse et 7e en difficulté, ma grosse progression a été en difficulté, où j’étais 15e mondiale les années précédentes avec seulement 1 finale par an. Comme quoi, grimper avec le sourire, ça paie ! »
Comment arrives-tu à concilier sport et études ?
« Cette saison, de décembre à mars, je me suis déplacée dans un pays différent par week-end : Russie, Suisse, Slovénie, Corée, Suisse, Italie, France, USA, Finlande, Russie. Entre chaque étape, je revenais en cours à Grenoble INP – Génie industriel, je m’entraînais, je faisais des séances de récupération chez le kiné, et je me reposais auprès de mes proches. J’ai passé presque l’intégralité des partiels du premier semestre en décalé entre 2 compétitions. Et heureusement, je n’ai pas l’intégralité des partiels car j’effectue ma deuxième année en 2 ans grâce aux aménagements. J’en profite pour remercier toute l’équipe enseignante et administrative qui prend du temps chaque année pour réaliser des examens supplémentaires.
La clé pour moi, c’est de pouvoir « switcher » mentalement en permanence entre ces différents pôles. Afin d’être disponible mentalement à 100% lorsque je suis en cours, à 100% lorsque je suis en compétition et 100% lorsque je suis en dehors. C’est loin d’être toujours facile, mon cerveau a du mal à lâcher prise parfois mais je commence à bien pratiquer ce « switch » ! Pour le reste, tout est question d’optimisation et d’organisation, mais pas de problème, à Génie industriel, on nous forme pour ça.
J’ai conscience de la chance que j’ai de pouvoir réaliser ces projets, j’apprends énormément, c’est une leçon de vie en accéléré et je la vis pleinement. Alors je remercie ce cadre scolaire qui me permet de le vivre. »
Qu’est-ce que t’apporte la bourse de la Fondation ?
« Avant tout, un énorme soutien ! Pour moi la Fondation établit parfaitement le lien entre mes études d’ingénieur et mon sport en compétition. Durant tout mon cursus, j’ai été à cheval entre deux promotions voire trois. On se sent souvent décalés et différents. Au sein de la Fondation, je me sens « normale » et ça fait du bien. Pratiquant un sport encore jeune avec peu de moyens, c’est grâce à la Fondation que je peux me rendre sur les Coupes du Monde, c’est un grand soutien financier sans lequel la saison me serait impensable ou du moins beaucoup plus complexe en travaillant à côté. Je fais donc de mon mieux pour la représenter à l’international et au quotidien, et qui sait, vous ramener une Marseillaise un jour ? »
Et les prochains objectifs alors ?
« Il faut être ambitieuse maintenant, je veux des podiums en Coupe du Monde ! Extrêmement motivée pour la saison prochaine, je vais aller m’entraîner à l’étranger avec les athlètes du circuit car les structures sont limitées en France. Donc pour l’instant, c’est recherche de financement et travail en refuge cet été pour pouvoir y aller. »
Un dernier mot ?
« On est loin de réussir tout seul et cette année, j’ai eu beaucoup de chance d’être soutenue bénévolement par 4 personnes que j’aimerais remercier tout particulièrement. Tout d’abord, Stéphanie Prêtat avec qui j’ai appris à réguler mes émotions, comprendre mes réactions et celles d’autrui et rester ancrée afin de mieux m’ouvrir aux autres. François Soulier, pour les heures de récupération, d’écoute et d’exercices, et grâce à qui j’ai pu faire confiance à mon corps. Jon, (Jonathan Reynard) pour m’avoir appris à respirer et pour toutes les séances d’énergétisme réalisées sur Grenoble, toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Enfin, Léo Wattebled, pour ses conseils sur des thèmes d’entrainement.
Merci à Simond Chamonix et Planetgrimpe qui me soutiennent depuis plusieurs années, à la fédération FFCAM et à la Mairie de Marcy l’étoile.
Sans oublier évidemment tous mes proches qui me soutiennent et me réconfortent au quotidien. »
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