François Doussot soutient avec succès sa thèse

Mardi 3 décembre 2019, François Doussot présentait sa thèse sur la simulation numérique de l’écoulement de charge partielle dans les turbines Francis, et plus particulièrement sur l’analyse de la topologie et de la dynamique des vortex inter-aubes. Sa thèse a été effectuée au sein du LEGI dans le cadre de la chaire Hydro’like portée par la Fondation Grenoble INP grâce au mécénat de General Electric Renewable Energy. Elle était dirigée par Olivier Métais, Professeur au LEGI et titulaire de la chaire Hydro’Like et co-dirigée par Guillaume Balarac, Professeur au LEGI .

Dans cet article, nous vous proposons un bref résumé de ses travaux de recherche :

Les machines hydrauliques sont conçues pour fonctionner essentiellement autour du point de fonctionnement nominal. Cependant, afin notamment d’intégrer les énergies renouvelables sur le réseau, ces machines hydrauliques doivent nécessairement faire preuve de flexibilité. Ainsi, la plage de fonctionnement des turbines Francis cherche à être étendue,  notamment pour des fonctionnements à des débits plus faibles. Lorsqu’une turbine Francis fonctionne avec un débit compris entre 30 et 60% du débit nominal, l’écoulement dans la roue est caractérisé par la présence de vortex entre les aubes. Dans ces conditions, des contraintes dynamiques apparaissent dans la roue et peuvent réduire la durée de vie de la machine à cause du phénomène de fatigue mécanique.

Cette étude a pour objectif d’améliorer la compréhension de la dynamique de ces phénomènes à travers une approche numérique. Des simulations ont été effectuées avec plusieurs approches de la turbulence : des simulations stationnaires (RANS), des simulations instationnaires avec une approche hybride de la turbulence (SAS) et la Simulation des Grandes Echelles (SGE). Les simulations stationnaires permettent de comprendre les phénomènes à l’origine de la formation de ces vortex. L’analyse présentée dans ce travail montre que les vortex inter-aubes sont générés à cause d’une mauvaise incidence en entrée de la roue ou à cause d’une zone de recirculation sous la roue. Différentes topologies de vortex sont mises en évidence, générées par la compétition de ces deux phénomènes. Le chargement dynamique doit être connu afin d’évaluer précisément la durée de vie d’une roue. Plusieurs points de fonctionnement ont été simulés avec des calculs instationnaires afin de comprendre comment les fluctuations de pression dépendent du point de fonctionnement de la machine. La localisation des fluctuations de pression et les fréquences associées ont été analysées et comparées à des mesures expérimentales effectuées sur un modèle réduit. Les résultats montrent que les simulations SAS permettent de mettre en évidence des mécanismes à basses fréquences de ces écoulements de charge partielle. Cependant, les fluctuations à hautes fréquences sont largement sous-estimées par cette approche. Plus particulièrement, une signature fréquentielle large bande, caractéristique de l’écoulement de charge partielle, n’est pas prédite par ces simulations. La SGE a été utilisée afin d’améliorer la prédiction de ces hautes fréquences et de comprendre l’origine de ces phénomènes instationnaires. Les résultats démontrent la pertinence de l’utilisation de ce type d’approche numérique en mettant en évidence des sources d’instabilités hautes fréquences dans la machine.

Félicitations à François Doussot pour ses travaux

 

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